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L’amour taille XXS
Photo : Harpers Weekly (domaine public)
Ce qui est petit est charmant
Les personnes de moins de 165cm donnent plus d’amour

Un célèbre site, leader mondial dans le secteur des rencontres sur internet a lancé, il y a quelques jours, un pavé dans la mare de l’amour en publiant une statistique pour le moins surprenante :
Alors que les moyennes de taille de la population mondiale se situent autour de 1,63m pour les femmes et 1,77m pour les hommes, on estime que 63% des rencontres frucuteuses sur notre site concernent deux partenaires de taille inférieure à ces moyennes et que dans environ 78% des cas, au moins un des deux partenaires est de « petite taille ».
Il convient de rappeler que lors de son inscription sur ce site, le « lovernaute » (c’est le nom donné aux usagers du service en question) est invité à saisir un certain nombre de renseignements le concernant, au rang desquels figurent son âge, son sexe, la couleur de ses yeux, mais aussi sa taille.
Il semble délicat d’appuyer une étude scientifique sur les seules déclarations invérifiables portées sur un formulaire rempli à la va-vite par des célibataires à la recherche de partenaires amoureux. L’institut qui a établi les chiffres dont nous parlons a donc dû procéder à quelques ajustements. En effet, l’application de la formule de Laplace-Gauss sur la répartition statistique des tailles de la population a permis de prouver que les hommes de taille inférieure à la moyenne avaient tendance à tricher pour se grandir de quelques centimètres (ce réajustement étant inversement proportionnel à leur taille réelle)... Gageons que cette annonce mettra un terme à ce type de fausses déclarations, car il est les probable que les complexes des hommes de taille moyenne soient totalement déplacés, comme tendent à le prouver les résultats de l’étude dont nous nous faisons l’écho.

...les endorphines stimulent l’amour...
Ces chiffres auraient pu passer quasiment inaperçus ou sembler totalement fantaisistes si le département de biologie appliquée de l’université de Cornell n’était venu corroborer ces propos par une étude extrêmement sérieuse.
Pourtant, l’explication est plutôt limpide et il semble presque étonnant qu’on ne prenne la juste mesure du phénomène qu’aujourd’hui. Cette explication tient en un mot : endorphines.
Les endorphines sont des neurotransmetteurs produits par l’encéphale et provoquant, entre autres réactions, une sensation de plaisir voire d’extase et un sentiment amoureux durable. Leur implication dans le phénomène amoureux, au sens psychique du terme, apparaît donc comme évidente. On le sait, la masse d’un cerveau adulte oscille entre 1300 et 1500 grammes et ce, sans rapport direct avec la taille de l’individu. La production d’endorphines est elle, par contre, directement liée à la taille de l’encéphale, ce qui signifie donc qu’une personne qui ne mesure qu’un mètre cinquante produira autant d’endorphines qu’une personne qui mesure deux mètres.
La concentration en endorphines dans le corps (quantité d’endorphines/volume du corps) augmentera donc naturellement avec la diminution de la taille du sujet, rendant de ce fait cette dernière plus apte à aimer et à vivre en harmonie avec son entourage. Les petits, véritables marmites d’hormones sous pression vivent en effet les passions avec une intensité hors du commune. C’est d’ailleurs, du point de vue de certains chercheurs, ce qui explique la croissance. En effet, pour le gérontologue Hans Kraunz, « Les hormones de croissance accompagnent l’adolescence qui est la période la plus fertile en hormones amoureuses, car si le sujet était assailli par le même volume de substances hormonales sans changer de taille, sa vie serait invivable et son comportement serait sans doute totalement insupportable : libidineux, obsessionnel, érotomane, pervers, hypersensible... On peut dire que sans sa poussée de croissance, l’adolescent serait encore plus insupportable pour tout le monde et pour lui-même ». Dès les années 1950, l’anthropologie avait observé le fait — sans se hasarder à l’expliquer — parmi les populations pygmées. En effet, afin de survivre dans les forêt denses d’Afrique centrale, les pygmées ne connaissent pas la fameuse « poussée de croissance » qui caractérise le cap de l’adolescence sous d’autres lattitudes.

...I would like to be a midget, just to be the best lover. But I am a giant, and can’t give enough passion....
Ce phénomène, loin de ne concerner que les voies de l’esprit, a aussi une influence forte sur la sexualité des sujets. Mártzi Vzigghärpi (Martin Walt Longwhip), poète américain d’origine hongroise du début du XXe siècle et connu pour sa très grande taille, l’exprimait sans doute à sa manière dans son recueil Why am I who I am? où il évoquait sa volonté de se faire plus petit pour aimer et être aimé : "I would like to be a midget just to be the best lover. But I am a giant, and can’t give enough passion.". Ce que l’écrivain pressentait en son temps, le scientifique le démontre aujourd’hui. Il n’est ici pas seulement question d’hormones, même si testostérone et œstrogènes, pour ne citer qu’elles, ont leur mot à dire, comme on l’a pu voir plus haut.
Une autre raison est sous doute liée aux mutations sociologiques connues par l’homme (avec un grand H), notamment dans le rapport que ce dernier entretient avec son environnement. C’est ce que nous apprend en tout cas l’ethnologue viennois Fritz Versch dans son très populaire ouvrage Places for loving. (Simon & Schuster, 1998).
À travers son livre, Versch évoque avec talent 2500 ans d’évolution des mœurs sexuelles, se glissant dans la paille des granges d’antan, se faufilant dans les jardins du château de Versailles ou s’introduisant dans le petit bois qui entourait la maison de nos grands-parents. Mais la partie la plus marquante (et peut être la plus inquiétante) de cet assemblage d’indiscrétions et d’anecdotes est certainement le dix-huitième chapitre, intitulé XXème siècle, surenchère de la chair. On le sait, ce siècle de modernité et de technologie vit l’homme faire ses premiers pas sur la lune, relier Paris à New York en 3h30 ou encore communiquer avec ses « voisins » habitant de l’autre côté du globe. Mais le XXe siècle est également le cadre d’une évolution vertigineuse des mœurs sexuelles et, entre autres, d’une diversification sans précédent des modalités spatiales de l’amour. Nous citerons pèle-mêle : la voiture, la cabine d’essayage, l’ascenceur, la tente, le bureau (le plus grand scandale sexuel de la fin du XXème siècle n’est il pas une affaire de dessous de bureau ?), le fauteuil de cinéma, etc.
...Think big !...
Le lecteur averti aura remarqué le point commun qui relie tous ces lieux : leur nature exiguë. En effet, comment envisager des ébats dignes de ce nom dans un véhicule minuscule ou entre deux fauteuils de cinéma (espacés, rappelons le d’1,17m) pour des personnes de grande taille ? Les grands gabarits seraient donc généralement acculés à avoir une sexualité relativement banale, répétitive et frustrante, dans un lit (ou dans un grand ascenseur).
Une lueur d’espoir est toutefois envisageable si l’on applique le conseil du docteur F. Versch : « Think big !... L’égalité de tous devant l’assouvissement des fantasmes implique de la part des industriels une conscience des implications de l’augmentation de la taille moyenne de la population. En attendant qu’une telle évolution ait lieu, les personnes de petite taille peuvent être heureuses, leur réputation d’amants idéaux restera inégalable ».


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Dr Mark Shupleis
Enseignant à l’université de Cornell.


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